C'est ce qu'affirme une étude américaine publiée jeudi 20 mars dans la revue Science.
ODORAT. Depuis des décennies, les scientifiques estimaient que le nez humain pouvait détecter quelque 10.000 effluves, rappelle Leslie Vosshall, directrice du laboratoire de neurogénétique de l'Université Rockefeller à New York, co-auteur de ces travaux. "Mais notre analyse montre que la capacité humaine à faire la distinction entre les variations d'odeurs est beaucoup plus étendue", souligne la chercheuse.
Selon elle, il aurait été surprenant que la capacité olfactive humaine puisse être si limitée alors que les autres sens sont beaucoup plus développés. L'œil peut, avec trois récepteurs de la lumière, voir jusqu'à 10 millions de couleurs et notre oreille distingue 340.000 sons. Avec 400 détecteurs olfactifs, le nez ne pourrait sentir que 10.000 odeurs ?
Les chercheurs ont soumis 26 personnes à des combinaisons complexes de 128 molécules odorantes différentes (évoquant l'herbe, les agrumes ou différents produits chimiques).
"Nous ne voulions pas que ces odeurs soient facilement reconnaissables ainsi la plupart des mélanges que nous avons créé étaient très désagréables et étranges", explique la scientifique. Les volontaires devaient ensuite réaliser 264 comparaisons de ces combinaisons avec des odeurs connues.
A partir de ces échantillons, les scientifiques ont extrapolé pour estimer combien d'odeurs une personne moyenne pouvait distinguer si on lui soumettait toutes les combinaisons possibles de ces 128 molécules odorantes, ce qui représente un nombre astronomique. Ainsi, ils ont déterminé qu'un sujet moyen était capable de faire la distinction entre au moins 1.000 milliards d'odeurs.
Selon Andreas Keller, de l'Université Rockefeller et principal auteur de cette recherche, ce nombre serait même sous-estimé car il y a beaucoup plus dans la réalité d'autres molécules odorantes qui peuvent se mélanger d’innombrables manières.