Cet amour de Dieu au détriment de l’amour de l’argent implique cependant une confiance forte en la Providence divine.

« Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie, tout s’en va, Dieu seul demeure… Qui a Dieu ne manque de rien, Dieu seul suffit ». 

Commentaire de l'Evangile du dimanche 2 mars

 

 

 

 

 

 

Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire

de l'Evangile du dimanche 2 mars. Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-34 : "Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent "

Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit

 

L’Evangile de ce jour propose deux enseignements complémentaires. D’une part, Jésus nous rappelle que nous ne pouvons pas servir à la fois Dieu et l’argent et d’autre part, Jésus nous invite à entrer dans un chemin de confiance en la Divine Providence. Voyons cela de plus près.

Les paroles de Jésus à propos de Dieu et de l’argent sont catégoriques : « ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre » (Mt 6,24). Cet enseignement rejoint une thématique chère à Jésus dans l’Evangile selon saint Matthieu, à savoir le cœur de l’homme. Pour bien comprendre ce mot, le ‘cœur’, il nous faut retourner au sens qu’il a dans l’Ancien Testament. Le cœur est le centre de l’être. Il est le lieu non seulement des sentiments mais aussi de la connaissance, de la raison et de la conscience. Il a donc une portée beaucoup plus large que celle que nous utilisons aujourd’hui en français. Le cœur acquiert la connaissance par l’écoute de la Parole de Dieu et il est ensuite le maître d’œuvre dans les actes que pose l’homme. Notre cœur est unique. Si Dieu est celui qui l’enseigne, alors notre vie sera sainte. Si c’est l’amour de l’argent, nos paroles et nos gestes seront mauvais. C’est pourquoi Jésus dit : « Ce qui sort de la bouche procède du cœur » (Mt 15,18). Dans le même sens, Jésus répond aux pharisiens qui lui disent que Moïse les a autorisés à répudier leur femme : « C’est en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes, mais dès l’origine il n’en fut pas ainsi » (Mt 19,8). Le cœur est donc le lieu où Dieu enseigne afin que l’homme se tourne vers son prochain et l’aime. L’amour de l’argent rend égoïste. L’amour de Dieu rend attentif aux autres.

Cet amour de Dieu au détriment de l’amour de l’argent implique cependant une confiance forte en la Providence divine. Comment s’en remettre à Dieu si nous ne croyons pas qu’il est un Père attentionné, à l’écoute de nos prières. Si le Seigneur nourrit les oiseaux et habille les lis des champs, combien plus s’occupera-t-il de nous ! Il nous faut cependant reconnaître que notre foi est parfois mise à rude épreuve. Si nous nous penchons un peu sur la vie des saints, il est évident qu’ils n’ont pas été épargnés par les tribulations. La Providence divine doit donc se comprendre à l’aune de la vie des saints. D’une part, cet agir de Dieu dans notre vie n’exclut pas les efforts que nous sommes appelés à faire. Saint Ignace de Loyola dira : « Confions-nous à Dieu, mais comme si le succès des choses dépendait tout entier de nous, et en rien de Dieu ;
puis, pourtant, mettons tout en œuvre, comme si Dieu allait tout faire, et nous rien ». D’autre part, la Providence divine n’exclut pas les tribulations. Ste Thérèse d’Avila qui en a connu de nombreuses dit : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie, tout s’en va, Dieu seul demeure… Qui a Dieu ne manque de rien, Dieu seul suffit ».

En ce dimanche, nous sommes appelés à nous tourner vers Dieu, « à l’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit » (Mt 22,37). Pour cela, il est nécessaire de laisser le Seigneur nous parler au cœur dans des temps de louanges, de prières ou d’adoration afin que cette phrase de Jésus ne s’applique pas à nous : « Quelqu’un entend-il la Parole du Royaume sans la comprendre, arrive le mauvais qui s’empare de ce qui a été semé dans le cœur de l’homme : tel est celui qui a été semé au bord du chemin » (Mt 13,19).